Texte d'un résident de la maison de retraite Médicis

Ce mois-ci, Monsieur Martin a accepté de nous donner des clés au sujet de la solitude, cette mauvaise copine qui nous colle parfois…

La solitude, c'était un très grand mot, que l'on peut interpréter de plusieurs façons. Déjà au départ, il y a la santé défaillante, La fatigue à un très haut niveau et puis on peut rajouter les histoires de cœur, divorce par exemple, séparation, mise à la porte et chômage, tous ces détails contribuent à la solitude.
Il faut un mélange de plusieurs indices pour arriver à ce mot : solitude. Car il peut y avoir de la solitude en ville, en plein centre et exactement le même cas - disons de solitude - en rase campagne, au milieu des champs de blé.
Le mal vient de la même origine : manque de confiance en soi, ou des mauvais camarades qui n'arrêtent pas d'importuner sous prétexte qu'il ne dit rien et qu'il encaisse. Jusqu’au jour où tout ce qu'il a sur le cœur explose. Il envoie tout par terre et il donne son compte sur le champ, sans savoir ce qu'il va trouver en sortant. Il marche dans l'inconnu et à ce moment, « La solitude» apparaît. Il est seul, personne à qui parler. Il marche droit devant lui, et ne sait où il va. Sa tête est complètement vide, n'a plus de projet, n'a plus de séjours en fin de semaine, et même, il ne sait où il va dormir la nuit prochaine et où il va s'alimenter. Il marche comme un automate, puis la fatigue est là, il ne peut plus avancer, il s'écroule à terre et il dort.
Et pourtant, il y a actuellement et journellement des personnes, hommes ou femmes qui sont seuls toute la journée et toute la nuit. En montagne, de nombreux métiers isolés dans les chalets à travailler seul. À côté d’eux : un chien qui garde le troupeau de brebis. Le soir il y a la traite du lait, et ça prend du temps. Faire le fromage du jour, ce berger ne s'ennuie pas. Il n'a pas le temps car il y a ces bêtes dont il est responsable.
À la ville, il se trouve des camions de transport rapide qui utilisent des chauffeurs livreurs, seuls au volant de leur camion. Pour des grandes distances, 400 à 600 km/h par jour. Ces chauffeurs, sont pour la plupart, très heureux d'être au volant de leur camion de livraison, ils seraient pénalisés s'ils devaient rester au garage à faire de l'entretien. Dans la journée ils ont la possibilité de la radio au bord du véhicule, ils ont des nouvelles de leurs copains, et aussi sur la route, ils ne sont pas seuls, ils peuvent parler aux amis par la radio de bord. Ils ne se plaignent pas. Avant tout pour que toute la tête aille bien, il faut une activité qui plaise, Être heureux de construire, de fabriquer de ses mains, d'être utile à la société, à son pays. Des articles de qualité, il faut présenter au contrôle des pièces bien faite et dans les tolérance. Être fier de son travail, de le montrer, et qu'il soit vendu avec la certitude de bonne qualité. Le moral sera au beau fixe : "BON".